Oui, je l’avoue.
Quand je suis partie vivre en Belgique, je croyais entendre à chaque fin de phrase « une fois ». Bizarrement, je ne l’ai jamais entendu. J’étais presque déçue ! Par contre… je n’étais pas préparée à toutes ces expressions qui mènent parfois à des incompréhensions ! Alors voilà, pour fêter ma 5ème année en Belgique, je vous livre LE guide des belgicismes et autres singularités du parler et de la prononciation belge que j’aurais aimé avoir en débarquant dans ce pays, pas si lointain, mais ô combien riche en expressions et en personnalité ! Vous retrouverez toutes ces belles expressions illustrées dans le concept store Belge une fois !
La base : la politesse
Commençons par le commencement, et les situations cocasses que les quiproquos peuvent occasionner. Si un belge vous dit « ça va« , ce n’est pas qu’il vous demande comment vous allez (et qu’il en a quelque chose à faire) ! Ce n’est pas non plus une question. Non non. C’est qu’il conclue votre conversation par la positive : « ok, ça marche, on va faire comme ça ». Autant dire que les premiers temps, j’étais assez surprise au restaurant par exemple, quand le serveur finissait par « ça va » … et lui encore plus quand je commençais à lui raconter ma life !
« S’il vous plait » (prononcé souvent « s’il vous plé« ).
Mise en situation, toujours au restaurant : le serveur vient vous servir votre plat, ou vous tend l’addition et vous dit « s’il vous plait ». Panique ! Que me veut donc ce brave homme ?! Plusieurs options :
- 1- il me quémande un pourboire (rappel : je suis Auvergnate, donc comme le veut le stéréotype, radine sur les bords), je veux donc fuir le plus vite possible
- 2- il veut que je le débarrasse vite fait bien fait de l’addition
- 3- il use une formule de politesse belge (comprendre : « tenez, voici votre plat/votre addition »)
Réponse trois pardi ! (oui, je sors l’artillerie lourde des expressions 🙂 !).
Les classiques
La langue belge, c’est un peu comme un voyage dans le temps : pour compter, on utilise les termes que les français employaient il y a fort longtemps : septante (pour soixtante-dix), nonante (pour quatre-vingt dix). Bon, quatre-vingt, c’est quatre-vingt : l’octante a été perdu dans la bataille ! Ceci étant, on ne peut pas contester l’aspect 100% logique du septante et du nonante ! D’ailleurs, pour tous les non-francophones qui apprennent le français, c’est beaucoup plus facile ! Et… je ne vous le cache pas : on prend vite l’habitude de glisser un septante ou d’échapper un nonante… ce qui ne manquera pas de faire sourire les amis français !
Dans le même ordre d’idée de voyage dans la désuétude, on préférera dire en Belgique « on est le quantième ? » à « quel jour sommes-nous ? » ; on préférera parler de « souper« , plutôt que de « dîner » (piège : en Belgique, on déjeune pour le petit-déjeuner, on dîne pour le déjeuner, on soupe pour le dîner… Attention aux quiproquos !).
Savoir versus Pouvoir : « Stéphanie, tu sais envoyer un sms pour prévenir de notre retard ? » ; « Stéphanie, tu sais me passer le sel ? », « Stéphanie, tu sais prévoir ci ou ça ? » :
- Les premiers temps, la réponse (à laquelle je pensais très fort dans ma tête) « Ben oui, du con, bien sûr que je sais faire ça ! »
- Maintenant, en ayant compris que savoir est en fait utilisé comme pouvoir : « Ca va » 😉
La toilette : « Hé, tu vas où Kévin ? » – « Je vais à la toilette » (comprendre, aux toilettes, au WC, ou – prononcé à la belge, au « wécé« ). A ne pas confondre avec « Ohhh le chat est en train de faire sa toilette » !
La pluie & le beau temps
En Belgique, c’est dans le coeur qu’il fait bon et chaud, mais pas spécialement en extérieur. Quiconque a déjà été en Belgique sait qu’il FAUT un vocable spéciale lié à la météo, pour exprimer sa grande variabilité. Quelques exemples :
- Faire caillant : faire très froid
- Dracher : pleuvoir à verse (et à avoir peur de croller sous la drache : avoir peur d’avoir des frisottis sous la pluie)
- Faire douf : faire lourd, chaud
- Faire stouf / malade : faire étouffant
La prononciation
Place à la prononciation : ne vous laisser pas intimider par tous ces « k », ces « s » que vous ne devez en aucun cas prononcer au risque d’être tourné au ridicule, et à ces « w » tordus ; quelques exemples :
- Bruxelles : se prononce Brusssssel (pitié !)
- Forest : se prononce Forêt
- Schaerbeek, Etterbeek, Molenbeek… : insistez sur le « éééék » (et non « èk ») : ce défaut de prononciation vous trahira à jamais !
- Woluwé, Waterloo, Waterzoï, Wagon, WC : pensez à Rihana et prononcez « wé » : Wawawaaaa!
Ok, maintenant, vous maîtrisez la base 🙂 ! Après cette petite mise en bouche, vous voulez en savoir plus pour approfondir votre « parler » belge ?
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Avec ce bagage en poche, vous deviendrez un vrai dikkenek du parler belge !
Mercikes & salukes!
EDIT : voici le lien vers le Guide niveau avancé du parler belge 🙂
Je n’ai qu’un mot à dire : EXCELLENT !
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